jeudi, avril 17, 2008

Le commando

Un commando sinistre a débarqué à l’office public de l’habitat de Puteaux.
Les logements sociaux constituent une réponse à la pauvreté. Ils représentent aussi, hélas le moyen le plus fort du clientélisme. Un commando est venu prendre possession des lieux avec brutalité.
A la tête du commando, un personnage brumeux écarté du conseil municipal : Monsieur Lichani.
Un autre dans le même cas : Monsieur Boumendil. Il disposera d’un bureau sur place.
Monsieur Lichani est envoyé pour faire peur ou pour atténuer les peurs personnelles de la cheftaine assoiffée de protection.
Toutefois, ne pas se fier aux apparences.
Le dur est un faux dur.
Dans le commando Madame Lannois comtesse des attributions de logements sociaux, Désormais il faudra comme autrefois faire la révérence préalablement dans son bureau.
Les dynasties familiales qui occupent des escaliers entiers vont s’élargir.
Au sommet de cette pyramide fragile, Madame Rocchia.
L’intéressée recevait deux rémunérations : une de l’Office, une de la ville.
J’ai supprimé celle de l’Office. Elle sera rétablie.
Beaucoup parmi les gens sélectionnés pour bénéficier d’un logement social appartiennent à la classe moyenne, financièrement supérieure. Ils sont concentrés dans les plus belles résidences HLM, celles du vieux château et celle de Pouey.
Une nouvelle conseillère municipale occupe dans cette résidence un logement de 4 pièces pour une seule personne, à l’étage d’où l’on voit l’ensemble de Paris.
Les premières mesures du commando ont consisté à punir plusieurs employés pour délit d’opinion.
Monsieur Lichiani, roulant les mécaniques enrayées a interpellé le chauffeur qui me conduisait pour lui retirer les clefs de la voiture. Qu’importe ! Je monte allègrement, à pied, la dure cote de la rue Pouey. En cas d’accident coronarien, j’appelle le SAMU ou un passant bienveillant qui se souvenant du passé le fera pour moi.
Au cours d’un bref débat, le commando a refusé illégalement la prime du pouvoir d’achat votée par le Parlement à la demande du Président de la République.
Examinant la délibération préparée en ce sens, ils ont déclaré : « on verra plus tard » avec le concours du trésorier principal qui ne devrait pas assister aux débats.
Pour remettre en état le patrimoine social, il faut que l’Office dispose pendant une dizaine d’années d’une subvention annuelle de plus de 10 millions d’Euros.
Le commando a estimé sous l’influence de Madame le Maire que les locataires ne méritaient pas plus de 5 millions. En raison de son ancienneté, une partie du patrimoine va devenir un ghetto à l’abandon. Les réparations locatives, lesquelles ne sont pas du ressort de l’office seront réservées aux amis du commando.
Madame Gonzales s’est mise à la disposition des nouveaux maîtres des lieux. Un comité de défense va se constituer, ainsi que des syndicats. Madame la Présidente de l’Office, Maire de Puteaux, est favorable au cumul des fonctions.
Elle réside dans une villa de luxe parmi les plus belles et les plus chères de la ville, dans le quartier le plus cher de la cité.
L’examen du résultat des élections par bureau, montre que les quartiers HLM ont fait preuve de réticence à l’égard de madame la présidente.
Ils n’auront droit qu’au mépris.
Il leur appartient de former la première armée de la résistance.
Au conseil d’administration, une grande dame, élue par les locataires, ancienne Présidente du commerce de proximité a décidé de faire front. Elle a croisé le fer immédiatement avec fierté et autorité. Celle-là on ne l’achète pas avec des chocolats, elle en vendait.

Charles Ceccaldi-Raynaud